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💩 Europe : la nationalisation d’EDF

Rédigé par webmestregg Aucun commentaire
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          Si le plein retour dans le giron public d’EDF est une bonne nouvelle pour ceux qui pensent qu’il s’agit d’un service public qui ne gagne rien à être privatisé, l’annonce surprise du gouvernement doit être remise en perspective pour plusieurs raisons. D’abord, l’État ayant conservé plus de 80% du capital, cela ne changera qu’à la marge son influence. Mais surtout, cela ouvre la voie à des opérations capitalistiques dangereuses, et surtout, cela passe à côté du problème du marché européen de l’énergie.

C'est le marché de l’électricité qu’il faut reprendre en main

          Bien sûr, EDF a sans doute sa part de responsabilité dans les difficultés qu’elle traverse actuellement, entre l’EPR, ou le fait les nombreux arrêts de centrales nucléaires pour des opérations d’entretien diverses. Mais, malgré tout, on ne peut pas rejeter toute la responsabilité de ses difficultés à l’entreprise. Elles sont largement les conséquences de décisions politiques qui ont affecté ce qui était un fleuron de notre pays, un service public admiré dans le monde, qui nous permettait de disposer d’une source d’électricité bon marché, largement décarbonée, qui était une source d’avantage compétitif pour notre économie, mais aussi d’exportation d’électricité. Et EDF affronte aussi la menace de démantèlement du projet Hercule et les injonctions contradictoires de son premier actionnaire, qui réclame de forts dividendes (45% du résultat net courant en 2021) tout en la saignant pour réduire l’envolée des tarifs.

          Et avec un État aussi capable d’imposer à EDF de racheter une autre entreprise (les turbines de centrales nucléaires d’Alstom, ou Areva) on peut aussi craindre que cette nationalisation facilite une éventuelle relance du projet Hercule qui avait été négocié avec la commission européenne. En effet, cette nationalisation complète lève des freins aux projets de poursuite de démantèlement d’EDF, ou à tout projet arbitraire du gouvernement et des régulateurs européens. On aussi peut estimer que l’État a une lourde part de responsabilité dans le manque d’investissement d’EDF pour les centrales, outre ses revirements sur la stratégie nucléaire. Et enfin, l’État a une part forte de responsabilité dans certains choix totalement aberrants, comme l’Autorité de Sûreté Nucléaire qui pointe qu’EDF a énormément recours à des prestataires extérieurs pour l’entretien des centrales, pour faire des économies…

          Pour couronner le tout, il faut rappeler que la prétendue libéralisation du marché de l’électricité en France a eu deux conséquences majeures. D’abord, la découpe d’EDF en deux, Enedis en étant séparé pour gérer le réseau. Et également la vente « à prix d’ami » d’une partie de l’électricité produite par EDF à ses « concurrents » pour créer une concurrence réglementée assurant suffisamment de profits à des nouveaux venus qui n’ont jamais eu à créer le réseau ou à produire le moindre Kwh. Et cette quantité a été revue à la hausse il y a quelques mois pour limiter les hausses de tarif des fournisseurs alternatifs… Bref, EDF est le pilier du « marché » de l’électricité, mais un pilier vampirisé par des concurrents qui vivent sur son dos, ainsi que par son actionnaire principal, qui se comporte comme un fond d’investissement privilégiant les dividendes aux investissements nécessaires dans un tel secteur…

          Pour finir, le mode de fonctionnement actuel fait reposer le prix de l’électricité en partie sur celui du gaz et aboutit à des prix assez extravagants, puisqu’avec l’envolée du prix des hydrocarbures, les prix s’envolent plus encore en France qu’en Allemagne alors que nous y avons beaucoup moins recours pour produire notre électricité. C’est ainsi que les règles fixées avec l’UE auraient produit une envolée de plus de 70% du prix de l’électricité en trois ans sans l’intervention du gouvernement, qui a laissé faire une hausse de plus de 20% déjà lourde pour bien des ménages. Dans le schéma d’il y a vingt ans, la France aurait dû traverser la crise énergétique actuelle bien moins touchée que ses voisins. Le schéma byzantin et technocratique actuel ne y produit les prix spots parmi les plus élevés du continent !

          Plus que la nationalisation complète d’EDF, ce qu’il fallait faire, c’était mettre fin à cette concurrence totalement artificielle, et reprendre notre destin énergétique totalement en main, loin des règles aberrantes issues de cette UE technocratique et très poreuse aux lobbys. D’ailleurs, ce serait sans doute bien plus efficace pour assurer une transition énergétique pleinement alignée à l’intérêt général. - source -