Le fléau du Huanglongbing, une maladie dévastatrice des agrumes transmise par des insectes, menace de faire disparaître les agrumes de nos assiettes en mettant en péril tout une filière agricole.
Sommes-nous condamnés à ne plus pouvoir consommer d’agrumes dans les années à venir ? La question peut être posée tant la situation est grave dans le monde agrumicole. Une maladie, le Huanglongbing, encore appelée HLB ou « citrus greening », dévaste les vergers en Asie, aux Amériques et dans plusieurs pays africains. Si la production mondiale n’a fait qu’augmenter au cours des dernières années en raison de fortes demandes du marché et à de nouvelles plantations, le développement de la maladie fait craindre le pire pour l’agrumiculture.
Les conséquences économiques sont dramatiques dans certains pays. Dans tous les territoires touchés, au Brésil comme en Guadeloupe, la production s’est effondrée de plus de 60 % en deux à trois ans après la découverte de la maladie. La Floride, producteur bien connu d’oranges, a vu des milliers d’emplois s’envoler dans le secteur agrumicole. Partout des mesures drastiques de quarantaine et de gestion sont mises en place. Le cours du jus d’orange a doublé en un an. Désormais, les industriels du secteur peinent à se fournir en matière première.
Les vaisseaux conducteurs de sève parasités
La maladie est causée par une bactérie du genre Candidatus Liberibacter qui parasite les vaisseaux conducteurs de sève, le phloème. En présence de la bactérie, les arbres réagissent en produisant un sucre, la callose. Celui-ci s’accumule en excès dans les vaisseaux et les obture, comme lors d’une thrombose. Les produits de la photosynthèse synthétisés dans les feuilles ne sont alors plus distribués dans l’arbre.
S’aventurer sur un coup de tête dans le parc national des Calanques, à Marseille, c’est de l’histoire ancienne ! Une révolution due à la loi Climat et résilience de 2021.
En vacances, on marche sur le littoral, on grimpe quelques sommets, on fait le tour d'un marais en famille. Souvent, c’est dans un espace naturel protégé. Parc national, réserve, espace naturel sensible, la panoplie est fournie : une trentaine d’outils sont à la disposition de l'État et des collectivités afin de préserver, plus ou moins, un milieu naturel. Une partie de la forêt de Fontainebleau a été classée dès 1861. La réserve naturelle des Sept-îles, en face de Perros-Guirec, date de 1912. Les parcs nationaux ont été créés par une loi de 1960 et les parcs régionaux sept ans plus tard. Épisode le plus récent, la « stratégie nationale pour les aires protégées » a été publiée en 2021. À l’horizon 2030. elle ambitionne de sauvegarder 30 % du territoire national et des eaux maritimes, dont 10 % en protection renforcée (nous en sommes à peine à 2 %). Mais à quel prix ?
Maître de conférences en droit public à l’université de Poitiers et secrétaire général de la Société française pour le droit de l’environnement, Simon Jolivet insiste sur une évolution du droit, aussi peu connue que majeure, introduite par la loi Climat et résilience de 2021 : « L'État a créé une nouvelle police administrative d'accès aux espaces protégés » qui n’est pas un régiment armé, mais une prérogative originale. En plus des polices de sécurité, de santé et de tranquillité publiques, ce nouveau pouvoir, autorisé par l'article L. 360-1 du Code de l'environnement. « permet aux maires et aux préfets maritimes de réglementer ou d'interdire l'accès aux espaces protégés si leur surfréquentation est susceptible de les altérer». On peut donc établir des quotas quand il y a trop de touristes ou pour assurer la tranquillité des habitants. Tout le problème est de démontrer qu'il y a trop de gens. « car la loi ne dit pas le seuil de déclenchement de cette police ». Cela n’a pas empêché les maires de Bréhat, de Puéchabon ou encore d’Étretat de prendre des arrêtés municipaux de limitation de l'accès à certains sites.
Chasse interdite les mercredis et samedis après-midi, suppression de l’agrainage des sangliers et fin des lâchers de faisans : la nouvelle convention triennale qui lie l’ACCA et la municipalité de Besançon est une excellente avancée, à la fois pour les animaux sauvages mais aussi pour les promeneurs.
Faute de mesures ambitieuses à l’échelle nationale pour limiter les abus de la chasse et répondre à l’insécurité liée à ce loisir, de plus en plus d’élus locaux prennent eux-mêmes les choses en main en usant de toute l’étendue des prérogatives qui sont les leurs.
Le guide juridique « Maires et chasse », rédigé et édité par l’ASPAS en version numérique et papier, répond à une véritable demande des communes engagées qui veulent savoir comment agir concrètement à la fois contre l’insécurité liée à la chasse, mais aussi pour la biodiversité, en limitant certaines activités cynégétiques néfastes pour les écosystèmes naturels (piégeage, nourrissage artificiel, lâcher d’animaux en vue les chasser, etc.).
A Besançon, où la convention triennale liant la municipalité et l’association de chasse locale vient d’être renouvelée cet été, la mairie écologiste a su convaincre les chasseurs de limiter certaines de leurs pratiques sur certains territoires appartenant à la commune, en particulier le massif de Chailluz, un poumon vert grand de 1670 hectares très prisé des Bisontins et des habitants des communes aux alentours qui viennent s’y balader et s’y ressourcer en famille.
Fini l’agrainage des sangliers (= la mise à disposition de maïs en forêt pour les éloigner, théoriquement, des cultures agricoles…), le lâcher de faisans (= animaux issus d’élevage de gibier, inadaptés au milieu sauvage et relâchés juste pour le plaisir de leur tirer dessus…), et les parties de chasse les mercredis et samedis après-midi. Ces restrictions temporelles se rajoutent, d’après le site macommune.info, aux interdictions de chasse déjà en vigueur les dimanches après-midi et les vendredis toute la journée.
Tous ces changements, acceptés par les chasseurs, sont bien la preuve que les activités cynégétiques ne sont pas d’utilité publique, et que la chasse n’est ni plus ni moins qu’un simple loisir ! Il est en tout cas rassurant de constater que dans certains territoires, les nemrods comprennent que leur activité n’est pas sans incidence sur le reste de la population, et qu’ils sont parfois disposés à faire quelques concessions… Puissent-ils en inspirer d’autres ! - source -
Excellent, à la commune et aux chasseurs locaux pour cet intelligent partage ...
Une petite voix italienne se fraie son chemin. Elle sera tôt ou tard un énorme grondement, mais pour l’heure, il faut tendre l’oreille : l’Italie devient un pays tropical. Tandis que les forces politiques habituelles singent l’activité, la structure profonde de ce pays qui nous a tant donné change. La détestable Giorgia Meloni, héritière directe des bandes fascistes, est comme l’on sait présidente du Conseil des ministres. La gauche fait de la figuration. Les «écologistes» font de la figuration, ce dont ils ont l’habitude.
Et l’Italie d’antan, celle de la Rome antique, celle de près de trois mille ans d’histoire, disparait sans qu’aucun de ces crétins de nationalistes trouve rien à redire. Mais voyons. Début juillet, le site français du National Geographic se penchait sur un phénomène inouï : «Les collines ondulantes de la Sicile, qui abritaient autrefois des plantations d’agrumes et d'oliviers, font depuis bien longtemps partie intégrante du paysage agricole italien. » On notera sans malice l’usage de l’adverbe «autrefois».
Si j’apprécie le fait de nager ou de faire un sauna tout nu, le naturisme ne m’avait jamais réellement attiré. Sans juger ceux qui le pratiquaient, je considérais que ce n’était tout simplement pas pour moi. Jusqu’au jour où un couple d’amis est parti vivre à l’étranger. Depuis trente ans, ils passent toutes leurs vacances dans un centre naturiste. Ils nous ont invités à les rejoindre une semaine.
J’ai tout d’abord rechigné. Mes plus bas instincts patriarcaux, dont j’ignorais jusqu’à l’existence, se sont rebellés à l’idée que mon épouse soit nue au milieu d’étrangers. Mais elle a argué que nous n’aurions plus beaucoup d’opportunités de revoir nos amis, que je n’étais pas obligé de l’accompagner, que ce n’était que quelques jours, qu’au pire, cela ferait une expérience intéressante.
J’ai opposé un mâle refus catégorique. C’est ainsi que, quelques mois plus tard, nous avons débarqué en famille avec armes et (trop de) bagages au sein d’un gigantesque complexe naturiste.
La première chose qui m’a rassuré fut de constater que beaucoup de gens étaient bel et bien habillés. Si la nudité est obligatoire à la plage et à la piscine, le reste du camp est entièrement libre.
Force est de constater que, durant les premières heures, mon regard fut irrémédiablement attiré par ces corps nus marchant, faisant du mini-golf, du vélo ou de la pétanque. Mon esprit y voyait quelque chose d’anormal, de choquant. Moi-même, je ne me déshabillais que pour accéder à la plage.
Et puis, bien plus rapidement que tout ce que j’avais pu imaginer, mon sentiment de normalité a basculé. Ces jeunes, ces vieux, ces vieilles, ces hommes, ces femmes, ces enfants, ces ados, ces gros·ses, ces maigres. Tou·te·s sont devenu un brouillard couleur chair bronzée dans lequel je me mouvais sans avoir à faire attention à ma propre apparence, à l’image que je véhiculais.
Alors que la multiplication des tensions autour de l’eau semble inévitable, Simon Porcher propose une série de mesures pour adapter notre cadre économique et législatif.
La Vie des idées : Pourquoi avons-nous tant tardé à nous préoccuper des risques qui pèsent sur l’eau à l’échelle internationale ?
Simon Porcher : Je pense qu’il y a deux raisons qui sont interconnectées. On a souvent eu l’impression que le manque d’accès à l’eau était surtout un problème de pays en développement ou de zones arides. Là où il y avait de l’argent, on avait réussi à acheminer de l’eau ou à trouver des solutions technologiques pour faire face au manque d’eau. Avec les sécheresses des dernières années, qui ont largement touché les pays industrialisés, et l’accélération des évènements climatiques extrêmes, qui sont globaux, les gouvernements se rendent compte de la rareté de l’eau et du fait que la gestion de l’eau va devenir de plus en plus difficile.
Ensuite, on a considéré que l’eau était essentiellement un problème local, à l’inverse du réchauffement climatique. Il en résulte un manque de considération de l’eau dans les plus grandes instances internationales. Pour illustrer ce manque de considération, on peut souligner qu’il y a eu une grande conférence des Nations Unies sur l’eau organisée en 1977, mais qu’il aura ensuite fallu attendre 2023 pour qu’une deuxième conférence globale soit organisée. De même, le Sommet de la Terre de Rio de 1992 qui a abouti à la signature de trois conventions – lutte contre la désertification, lutte contre le changement climatique, et protection de la biodiversité – n’a pas accordé de place à l’eau douce. Aucune des conférences des parties (COP) qui ont suivi n’a vraiment donné beaucoup de place à l’eau douce. Les conclusions de la dernière COP sur le réchauffement climatique qui a lieu en 2023 à Dubaï, un territoire en stress hydrique permanent, ne mentionnent l’eau que dans deux paragraphes…
Cela ne veut pas dire non plus que l’eau n’a pas été le sujet de préoccupations au niveau international. La conférence de Dublin de 1992 met en avant la fragilité de l’eau et sa valeur économique pour éviter son gaspillage ; une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU de 2010 affirme que l’accès à l’eau potable est un droit humain fondamental. L’accès à l’eau et à l’assainissement sont un objectif de développement durable, et plusieurs organisations comme l’UNICEF ou l’UNESCO s’intéressent de près à l’eau. Mais l’eau n’a pas de programme ou de fonds spécifiques à l’ONU.
Une des propositions est donc de donner à l’eau douce sa COP, son groupe d’experts et son traité global.