> la mort de l’assureur santé abattu à New York suscite railleries et sarcasmes
Le déferlement de publications acerbes au lendemain de son décès illustre le désaveu de la population américaine envers le secteur de l’assurance santé.
Blagues, commentaires ironiques, voire haineux : la mort d’un grand patron du secteur de l’assurance santé aux États-Unis, tué par balle, a provoqué un déferlement de publications acerbes sur les réseaux sociaux, preuve d’une colère profonde à l’égard d’un système lucratif, accusé de s’enrichir sur le dos des patients.
Brian Thompson, patron de UnitedHealthcare, premier assureur santé dans le pays, a été abattu à l’aube mercredi par un tireur en plein centre de Manhattan, au cœur de la capitale mondiale de la finance. La traque du suspect se poursuivait vendredi.
« J’ai soumis une demande de prise en charge pour mes condoléances mais elle a été refusée, trop triste », assène, plein d’ironie, un internaute sur TikTok. « Pensées et prières pour tous les patients à qui l’on a refusé une prise en charge », commente un autre.
« Mes pensées et mes prières ne sont pas incluses dans ma couverture santé » : ce commentaire, récurrent sur les réseaux depuis le drame, fait écho à une pratique fréquente des assurances santé américaines de refuser la prise en charge d’un acte médical.
La publication sur Facebook des condoléances du groupe United Health – la maison mère de UnitedHealthcare – a fait vivement réagir les internautes, l’immense majorité des réactions étant des Émoji «rire». Vendredi, il n’était plus possible de connaître avec précision leur nombre.
Absence d’empathie
Cette absence d’empathie voire cette rage illustre le désaveu de la population envers le secteur de l’assurance santé privée en général, UnitedHealthcare en particulier.
UnitedHealthcare couvre environ 50 millions de personnes aux États-Unis et a réalisé 16,4 milliards de dollars de bénéfices en 2023. La même année, la rémunération de son patron, Brian Thompson, a été de plus de 10 millions de dollars.
« Toutes les blagues, tout le sarcasme à propos de la tuerie, c’est un mécanisme de défense pour une population qui se sent impuissante face à notre système de santé », estime, dans une vidéo TikTok, l’ophtalmologue et comédien «Dr Glaucomflecken», William Flanary de son vrai nom, connu pour ses vidéos médicales satiriques.
La loi «Obamacare», adoptée il y a plus de dix ans, a permis de couvrir des dizaines de millions d’Américains dépourvus d’assurance santé. Mais le coût de la santé et les disparités de prises en charge restent élevés aux États-Unis pour un bien considéré comme universel dans d’autres pays. Selon des chiffres du gouvernement, les résidents sur le sol américain avaient dépensé 1290 milliards de dollars en assurance santé privée en 2022.
Un secteur aux pratiques controversées
Aux États-Unis, 216,5 millions de résidents étaient couverts par une assurance santé privée en 2023 (sur plus de 330 millions d’habitants). Ce secteur juteux gère aussi l’assurance publique Medicare et Medicaid, sous mandat du gouvernement.
Si la police n’a, pour l’instant, pas déterminé le motif derrière le meurtre du patron de 50 ans de UnitedHealthcare, les spéculations vont bon train quant à la possibilité que le suspect, toujours en fuite, ait voulu se venger d’un contentieux avec cette assurance. Selon le «New York Times», les mots «delay» (retarder) et «deny» (refuser) ont été retrouvés inscrits sur des douilles sur les lieux du drame, rappelant des pratiques controversées du secteur.
ValuePenguin, un groupe d’analystes, estime que UnitedHealthcare refuse environ un tiers des demandes de prise en charge médicale à ses assurés, le taux le plus élevé de toutes les compagnies d’assurance et le double de la moyenne du secteur. - source -
Qui sème le vent récolte la tempête... Un père perdant un enfant, car son assurance maladie lui a refusé une prise en charge médicale, s'est vengé de cette perte inconsolable ; cet exemple pourrait faire des petits dans le monde entier... D'un autre côté, depuis quelques années, de plus en plus d'industriels ou entreprises trouvent n'importe quel prétexte pour refuser de faire jouer les garanties inhérentes aux produits de leurs activités ET bien évidemment les États laissent faire...
complément d'un autre article : (...) des douilles marquées des mots « deny » (refuser) et « delay » (retarder). Ces deux verbes, c'est ce que répondent généralement les compagnies d’assurances quand on les sollicite pour le remboursement d’actes médicaux autres que les consultations habituelles. Le mobile du crime reste inconnu, le suspect court toujours. mais ce fait divers sanglant a ouvert des vannes : « J’ai vu des patients à l’article de la mort se voir refuser d’être pris en charge par les assurances. Je ne ressens aucune compassion » pour la victime, a publié une infirmière urgentiste, citée par le quotidien new-yorkais. La plupart des messages, parfois ironiques, certains glorifiant ce meurtre, font état d’expériences négatives avec les compagnies d'assurances dans les pires circonstances de leur existence. (...) - extrait Ouest-France du 7 décembre 2024 -
11 décembre 2024 > mise à jour
nota, ça commence en France : ma mutuelle a récemment refusé de m'indemniser pour une ouverture de dossier à 30 € par le kiné et 60€ de piqures de gel utiles pour décoincer un genou par le rhumato...