> fraude fiscale des entreprises : le gouvernement promet le contraire de ce qu’il fait
Mais vu le bilan d’Emmanuel Macron en la matière, il est permis de douter de ces belles intentions. « Nous serons intraitables en matière de fraude fiscale, il n’y aura jamais une complaisance », avait assuré le président le 15 avril 2018, avant de faire adopter, dans la foulée, une première loi contre la fraude fiscale. Le fait d’annoncer, cinq ans plus tard, un nouveau plan sur le même sujet, est en soi un aveu d’échec.
Et pour cause : lors de son premier quinquennat, Emmanuel Macron a fait tout le contraire de ce qu’il avait promis en matière de lutte contre l’évasion fiscale des grandes entreprises, celle qui donne lieu aux fraudes les plus massives.
En juillet 2019, moins d’un an après le vote de la loi, le grand patron de la Direction générale des finances publiques (DGIP) ordonnait à ses agents chargés du contrôle fiscal de privilégier une « conclusion apaisée des contrôles fiscaux » avec les entreprises, comme l’a révélé Mediapart. La note précisait qu’il faut « privilégier des modalités de conclusion plus consensuelles et plus rapides […] toutes les fois que cela est possible », et notamment le « règlement d’ensemble » des litiges fiscaux complexes.
La procédure du « règlement d’ensemble » ne figure pas dans le livre des procédures fiscales et n’a pas de base légale, mais elle permet à l’administration de négocier des accords amiables avec les entreprises, en accordant une ristourne non seulement sur les pénalités, mais aussi sur le montant des impôts dus !
Le cas le plus caricatural est celui du géant du luxe Kering, révélé par Mediapart. Cette multinationale, détenue par la famille Pinault, a mis au point un gigantesque montage fiscal qui localisait artificiellement ses profits en Suisse, avec à la clé 2,5 milliards d’euros d’impôts éludés dans plusieurs pays, dont plusieurs centaines de millions d’euros au préjudice de la France. Comme l’a révélé Mediapart, le fisc a fait, en 2020, une énorme faveur à la famille Pinault : grâce à un règlement d’ensemble, Kering a payé un redressement d’un peu plus de 200 millions, alors que Bercy réclamait, au départ, au moins deux fois plus. - source -
Il est évident que tout ce que dit Macron sur le contrôle - et autres - des entreprises n'est que du vent, contrairement à tout ce qu'il détruit des acquis sociaux des ouvriers/salariés/retraités/chômeurs/,... !
> pesticides dangereux pour les abeilles : les inspecteurs de l’environnement priés de ne pas contrôler les arboriculteurs
Une note de la direction de l’Office français de la biodiversité, que « Le Monde » s’est procurée, suscite l’incompréhension d’inspecteurs et de procureurs chargés d’affaires environnementales.
Les inspecteurs de l’environnement de l’Office français de la biodiversité (OFB) oscillent entre « incompréhension » et « colère ». Motif de leur courroux : la direction de l’OFB, le « gendarme » de l’environnement, leur demande, dans le cadre de leur mission de protection des pollinisateurs, de s’abstenir de contrôler les arboriculteurs pour vérifier qu’ils n’abusent pas de pesticides pendant la période de floraison. « C’est incompréhensible, notre direction nous donne pour instruction de ne pas appliquer la réglementation !, s’étrangle un inspecteur sous le couvert de l’anonymat. On peut contrôler Pierre qui fait du colza, Paul qui fait du tournesol, mais pas Jacques qui fait des pommes, alors que c’est précisément l’arboriculture qui utilise le plus de traitements. »
Dans une note de service datée du 20 avril, que Le Monde s’est procurée, la direction de la police de l’OFB précise la « conduite à tenir » pour les missions de police judiciaire relatives au non-respect des interdictions prévues par l’arrêté « abeilles » pris en novembre 2021 dans le but de renforcer la protection des pollinisateurs. Jusqu’à présent, les missions des agents de l’OFB étaient, s’agissant des pesticides, limitées au contrôle de leurs usages à proximité de ressources en eau. L’arrêté « abeilles » les étend à la protection de la biodiversité.
La principale « arme » des enquêteurs de l’OFB est la « constatation en flagrance » : le flagrant délit d’épandage de pesticides dangereux pour les pollinisateurs sur des cultures en fleur, certains d’entre eux pouvant être utilisés sur des plages horaires limitées à deux heures avant et trois heures après le coucher du soleil. La note du 20 avril prévoit bien des enquêtes sur la base de « constatation en flagrance » pour les champs de colza et de tournesol, mais pas pour l’arboriculture. « S’agissant spécifiquement des pulvérisations par les arboriculteurs, les services déconcentrés vont, à la demande du MASA [ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire], (... reste de l'article payant ...) - source -
Et ce type d'instructions est évidemment utilisé par la macronie dans tous les services de l’État pour empêcher les contrôles légaux qui fâchent ses amis de l'agro-alimentaire !
> commémorer la traite, l'esclavage et leurs abolitions
Le 10 mai est la "journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leur abolition" depuis 2006.
La France est le premier État et demeure le seul qui, à ce jour, ait déclaré la traite négrière et l'esclavage "crime contre l'humanité". Elle est également le seul État à avoir décrété une journée nationale de commémoration.
À l'occasion de cette journée, des actions sont menées par l'Éducation nationale notamment dans les centres de documentation et dans les établissements scolaires. Il s'agit également d'une journée de réflexion civique sur le respect de la dignité humaine et la notion de crime contre l'humanité.
Poursuivre la réflexion sur l'histoire de l'esclavage
La communauté éducative peut se référer aux ressources pédagogiques recensées sur éduthèque.
Les référents académiques "mémoire et citoyenneté" peuvent aussi promouvoir auprès des équipes éducatives les ressources disponibles au sein des ateliers Canopé pour enseigner l'histoire des traites, des esclavages et de leurs abolitions, ainsi que les richesses culturelles et patrimoniales que constituent localement les services des archives ou les musées.
Valoriser les projets
Dans le cadre du concours scolaire intitulé "la Flamme de l'égalité", co-organisé avec le ministère des Outre-Mer et le Comité national pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage (CNMHE), les travaux des lauréats nationaux sont valorisés à l'occasion du 10 mai.
Les référents "mémoire et citoyenneté" veillent également au sein de leur académie à valoriser auprès de la communauté éducative, mais aussi d'un plus large public, les initiatives menées tout au long de l'année scolaire dans les écoles et les établissements sur l'histoire des traites, des esclavages et de leurs abolitions. - source -
C'est beau la parlotte, qui plus est de la part des macronistes et des patrons dont l'objectif est de ramener les salariés/ouvriers à un statut de serf, voir d'esclave !!!
> les bénéficiaires du RSA ne sont pas (que) des oisifs profitant de la vie
(...) Je me suis interrogé sur le profil des bénéficiaires du RSA. À entendre certains, ils sont des branleurs ne souhaitant pas travailler et profiter de la vie avec leurs 500 € par mois ... Et bien, ce sont des idées reçues et j'aimerais vous partager mes rapides recherches ;
- Déjà, cela concerne 1.8 million de personnes, dont 30 % en complément de revenus.
- Cela représente 10 milliards d'euros, dont 1.5 milliard pour les dépenses d'insertions.
Concernant les profils
- 15 % ont entre 25 et 29 ans ; dans ce groupe, 89 % sont en fin d'études et/ou en insertion professionnelle. Ils sont 56 % à être diplômés du supérieur.
- 35 % sont en fin de droits du chômage ; 49 % sont inscrits comme demandeurs d'emploi depuis plus d'un an.
- 21 % sont des femmes isolées ; la moitié déclare que la garde d'enfant est un frein dans leurs recherches.
- 18 % sont en situation de précarité ; 46 % ont plus de 55 ans. Les 2/3 ne sont pas diplômés. 76 % déclarent avoir des difficultés dû à des problèmes de santé / des difficultés d'écritures ou de lectures / dans les démarches administratives. - source -
Dommage que l'on ait pas le nombre de bénéficiaires de 50 à 64 ans... les prochaines statistiques montreront certainement une augmentation conséquente du nombre de bénéficiaires en fin de droits du chômage.
> le capitalisme mérite notre haine la plus ardente
Si vous ressentez une haine ardente à l’égard de l’ordre social injuste dans lequel nous vivons, écrit China Miéville, ne la fuyez pas. Une telle haine à l’égard d’un système qui extermine de vastes pans de l’humanité est juste et nécessaire. (...)
Le capitalisme ne peut exister sans une punition implacable de ceux et celles qui transgressent ses interdits, souvent mesquins et sans pitié, et même de ceux dont la punition est jugée nécessaire à sa survie, indépendamment de leur « transgression » théorique. Il déploie de plus en plus non seulement une répression bureaucratique, mais aussi un sadisme assumé, manifeste et superflu. Il existe d’innombrables exemples effroyables de réhabilitation et de célébration de la cruauté, dans la sphère carcérale, dans la politique et dans la culture. De tels spectacles ne sont pas nouveaux, mais ils n’ont pas toujours été aussi « décomplexés », comme le dit Philip Mirowski, « pour paraître si peu exceptionnels » et ils ne sont pas seulement une distraction, mais font partie des « techniques d’enseignement optimisées pour renforcer le moi néolibéral ».
De tels sadismes sociaux ont toujours été combattus et officiellement désavoués, en particulier « chez nous », plutôt que lorsqu’ils sont déployés contre des sujets de la domination coloniale, par des structures qui se présentent comme rationnelles et justes, voire miséricordieuses. Cette situation est en train de changer.
Il s’agit d’un système qui se nourrit de sadisme, de désespoir et de déresponsabilisation et qui les encourage. À côté de cela, on trouve des espèces de « bonheur » autoritaire, une « jouissance » obligatoire et terne de la vie, une insistance impitoyable sur la gaieté, telle que Barbara Ehrenreich la décrit dans son livre Smile or Die (« Sourire ou mourir »). Cette positivité obligatoire n’est pas l’opposé, mais le pendant de ces misères. Cette intimidation est une version de ce que Lauren Berlant appelle « l’optimisme cruel », y compris à gauche : pas d’espoir gagné judicieusement, mais une insistance sourcilleuse sur la nécessité de penser positivement, au prix non seulement de l’autonomie émotionnelle, mais aussi de l’effondrement inévitable lorsque le monde n’est pas à la hauteur de ces principes stricts.
Dans un système social de cruauté de masse, qui ne célèbre que ces « plaisirs » misérables, commercialisés et finalement appauvrissants, il est parfaitement compréhensible que la Gauche soit désireuse de mettre l’accent sur un autre type et une autre profondeur d’émotion positive, de trouver une opposition radicale potentielle dans les infections de joie socialement déstabilisantes, comme une répétition de l’opposé du sadisme. Voir dans l’amour un événement bouleversant, reconfigurant, une motivation révolutionnaire clé. (...)
La classe dirigeante a besoin de la classe travailleuse. Ses différents fantasmes pour s’en débarrasser ne peuvent être que des fantasmes, car en tant que classe, elle n’a aucun pouvoir sans ceux qui sont en dessous d’elle. D’où le mépris de la classe dirigeante pour la classe travailleuse (« chavs », la racaille), le dégoût de classe, le sadisme social, les droits constants de la classe dirigeante, le sentiment qu’elle est spéciale et que les règles ne s’appliquent pas à elle et l’éloge morbide de la cruauté et de l’inégalité. Aussi ignoble que soit tout cela, ce n’est pas de la haine, et certainement pas de la haine aristotélicienne, parce que son objet ne peut absolument pas être éradiqué.
Pour la classe travailleuse, la situation est différente. L’éradication de la bourgeoisie en tant que classe est l’éradication de la domination bourgeoise, du capitalisme, de l’exploitation, de la botte sur le cou de l’humanité. C’est pourquoi la classe travailleuse n’a pas besoin de sadisme, ni même de vengeance, et c’est pourquoi non seulement elle peut, mais elle doit haïr. Elle doit haïr son ennemi de classe et le capitalisme lui-même. (...)
Nous devons haïr plus fort que le Manifeste, pour le bien de l’humanité. Cette haine de classe est constitutive et inextricable de la solidarité, de la volonté de liberté humaine, du plein développement de l’être humain, de l’éthique de l’émancipation implicite dans le Manifeste et au-delà. Nous devons haïr ce monde, plus encore que ne le fait le Manifeste. Nous devrions haïr ce système de cruauté, de haine et d’incitation à la haine, qui nous épuise, nous flétrit et nous tue, qui freine notre action, la rend si limitée et restreinte et locale dans son échelle et ses effets, alors que nous avons la capacité d’être plus grands. (...) - China Miéville - source -
La haine est effectivement un élément du moteur de l'humanité. Elle explose obligatoirement à un moment donné pour devenir le comburant d'une dictature ou révolution sanglante.