Ressource vitale, l’eau est devenue un enjeu prioritaire dans une planète en surchauffe. Tandis qu’elle se rarifie ici, elle se retrouve là en surabondance. En cette Journée mondiale de l’Eau, David Blanchon analyse les multiples crises contemporaines de l’eau à la lumière de Gramsci.
Une « crise de l’eau » imminente, permanente, catastrophique, locale et globale, symbolisée par la litanie d’inondations meurtrières suivies par des sécheresses tout autant dévastatrices. Telle est l’impression inquiétante que donne la lecture de la presse mondiale, mais aussi de multiples documents des institutions internationales. On y trouve non seulement des images « chocs » diffusées dans les médias, mais également de nombreux textes dans la littérature scientifique, comme dans le rapport sur le développement humain de 2006 de l’ONU qui s’intitulait Beyond Scarcity : Power, Poverty and The Global Water Crisis.
Une « crise de l’eau » est bien réelle, multifactorielle, mais plus complexe qu’une simple analyse des années particulièrement sèches et des inondations le laisse penser. Mais comme le notent les auteurs de L’eau en commun (2012) : " ce qui est en crise, en pratique, n’est pas l’eau pour ce qu’elle est, mais bien le rapport que les êtres humains entretiennent avec elle et entre eux. Ce qui est en crise, c’est bien notre mode d’être au monde, notre mode de développement. "
Le but de ce court texte n’est pas de revenir in extenso sur les crises de l’eau, mais bien de tenter d’approfondir la notion de « crise », en posant une simple question : de quoi cette crise est-elle le nom ?
Après les Hauts de Chartreuse (Isère), une nouvelle affaire relevant du même cas de figure vient rebattre les cartes de la liberté de circuler des randonneurs, cette fois-ci dans le massif vosgien. Fin 2023, le groupement foncier forestier (GFF) de la Haute Doller a vendu 64 hectares de forêt au groupement foncier forestier du Wustkopf à Rimbach-près-Masevaux. Située entre le vallon du Neuweiherbach et le Gustiberg, la propriété est traversée par deux sentiers balisés (rond bleu et chevalet jaune, dit Steinweg). Entretenus par le Club vosgien Masevaux (CVM), ils relient le hameau d’Ermensbach aux lacs et à l’auberge-refuge du Neuweiher, très appréciés des marcheurs.
Le 11 janvier, le CVM été avisé par un courriel au ton sec de la décision du nouveau propriétaire. ‘‘Nous interdisons tout passage sur notre propriété, selon la loi du 2 février 2023. Aucune tolérance ne sera admise. Veuillez enlever votre balisage cloué sur les arbres et passerelle […] au plus tard le 1er février’’, écrit Jean-Charles Muth, gérant du GFF.
CELA CRÉE UN PRÉCÉDENT
‘‘On est très inquiets. Cela crée un précédent dans une vallée qui compte 75 % de forêt privée’’, observe Guy Lasbennes, secrétaire du CVM. ‘‘Jusqu’à aujourd’hui, on n’avait eu aucun problème et la cohabitation avec les propriétaires était tout à fait correcte. La montagne est à tout le monde, c’est une atteinte à la liberté de circuler !’’ s’emporte-t-il.
Une ‘atteinte’ ménagée par cette loi du 2 février 2023 sur la limitation de l’engrillagement dans les espaces naturels. Vouée à assurer une continuité écologique pour la faune sauvage, elle semble par endroits être dévoyée. Jusqu’alors, un promeneur qui circulait en forêt privée n’encourait pas de sanction pénale. Désormais, il tombe sous le coup de l’article 226-4-3 du Code pénal. ‘‘Dans le cas où le caractère privé du lieu est matérialisé physiquement, pénétrer sans autorisation dans la propriété privée rurale ou forestière d’autrui, sauf les cas où la loi le permet, constitue une contravention de la 4è classe’’, stipule le texte législatif. Le promeneur qui n’en tient pas compte s’expose à une contravention de 4è classe (175 à 375 €).
Bientôt le Salon International de l'Agriculture ( 24 février / 3 mars ), les écolos, verts et autres défenseurs de la nature éco-terroristes seraient-ils en train de préparer un méga-plan pour empêcher toute circulation "agricole" sur les routes et autoroutes permettant l'accès à la porte de Versailles à Paris ? Cette technique déjà utilisée par les pions de l'agro-business semble permettre d'avoir l'oreille attentive de la macronie et permettrait de revenir sur tout ce qui a été cédé à l'industrie agro-alimentaire au détriment de la santé des populations,...
C’est reparti ! Jeudi 30 novembre va démarrer la COP28 sur le climat. Jusqu’au 10 décembre. Où ça ? A Dubaï. La ville caniculaire où les rues sont climatisées. L’émirat qui doit sa prospérité au pétrole et au gaz. Où on construit des pistes de ski en plein cagnard. C’est le sultan Ahmed al-Jaber qui la présidera. IL est ministre de l’Industrie. Il est aussi pédégé de l’une des plus grandes compagnies pétrolières du monde. La poilade. Les écolos s’arrachent les cheveux.
Mais certains trouvent que Dubaï, finalement. .. Ainsi, le politologue François Gemenne vient de rédiger une tribune dans « Libé » (20/11) où il explique que, Dubai, ce n’est pas si mal que ça. Ses arguments ? Un, c’est inévitable que les COP atterrissent dans des pays climaticides, vu qu’elles sont organisées « selon un principe de rotation géographique », donc on n’y peut rien. Deux, ce n’est pas parce qu’une COP se déroule dans un pays vertueux qu’elle réussit, voir l’échec de Copenhague. Trois, « nous sommes très mal placés pour faire la leçon à Dubaï », vu que nous autres, pays industrialisés, devons notre richesse aux énergies fossiles et que nos discours (on va faire des efforts, mais pas trop) ne diffèrent guère de celui du sultan. Quatre, de toute façon, pour réduire la consommation et la production de pétrole, va falloir travailler tous-ensemble-ouais, pays consommateurs et pays producteurs, main dans la main. Cinq, Dubaï fait partie des villes « les mieux connectées au monde » et offre un visa gratis à tous les participants, donc la participation de la « société civile » sera « bien plus importante » que dans un pays industrialisé...
Ajoutez que la Chine, premier émetteur de C02 au monde, va (peut-être) profiter de Dubaï pour faire une annonce tonitruante (certes, on continue d’ouvrir plein de centrales à charbon, mais on va devenir les champions du renouvelable et baisser nos émissions !). Et que le pape François a promis, c’est une première, d’aller à la COP. Alors...
Alors qu’importe si le climatojmenfoutisme se propage partout grâce aux populistes des démocraties riches, si l’ONU vient d’alerter sur les engagements des États (si insuffisants que nous allons pulvériser la barre des 2 °C maximum), si les pays riches sont toujours aussi pingres face aux pays pauvres, qui réclament en vain un fonds « pertes et dommages » digne de ce nom, si le sultan de Dubaï va tout faire pour vendre au monde entier sa solution miracle (pas besoin de diminuer le C02, suffit de le capter, laissez-nous faire et payez !).
C’est plié : par un miraculeux retournement de situation propre à nous ravir, cette COP28 va être un franc succès ! ( J.-L. P. )
Ils sont connus de tous et font généralement la joie des enfants dans les champs. Pourtant, ils sont gravement menacés. Leur disparition serait, comme celle des abeilles, une catastrophe pour toute la chaîne alimentaire. Les papillons sont bien étudiés, notamment au Royaume-Uni, et présentent des réponses rapides aux changements environnementaux ; c’est pourquoi ils constituent une sentinelle pour la conservation des insectes.
Les papillons forment l'un des principaux groupes d'insectes, avec environ 160 000 espèces connues dans le monde, dont 20000 de jour. Ces pollinisateurs, qui se distinguent par leurs ailes colorées recouvertes d'écailles, sont indispensables à la biodiversité et représentent un remarquable indicateur de l’état de l’environnement. Ils étaient déjà sur Terre il y a 200 millions d’années.
Au Royaume-Uni, où ils sont mieux suivis qu’ailleurs grâce à une tradition des sciences participatives, près des deux tiers des espèces de papillons ont décliné depuis le milieu de la décennie 1970 : selon l’ONG Butterfly Conservation, pour l’ensemble des espèces étudiées, leur aire de répartition s’est réduite de 42% et leur abondance de 6% entre 1976 et 2019. Une moyenne qui cache plusieurs tendances contrastées.