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> manipulation habituelle sur la fraude fiscale et sociale

Rédigé par webmestregg Aucun commentaire
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           La communication du premier ministre sur la fraude fiscale et la fraude sociale s’inscrit non pas dans un souci louable d’une bonne tenue des comptes publics mais dans le but indigne de désigner à la vindicte ceux qui ne travaillent pas, qui touchent des allocations et, selon lui, ne respectent pas les règles au détriment de la classe moyenne.

           Le premier ministre s’est vanté de traquer la fraude fiscale et sociale (il avait lancé un "plan" quand il était ministre aux comptes publics). Plusieurs médias ont eu tendance à confondre les deux dans le même chiffre annoncé : 15,2 milliards d’euros recouvrés en 2023 grâce aux contrôles, or il s’agit du montant récupéré sur la seule fraude fiscale (dont le montant qui échappe à l’impôt est évalué par certains spécialistes entre 80 et 100 Md€). Il annonce une fraude sociale détectée de 2 Md€, première fois que ce chiffre est atteint. Selon lui, il s’agirait d'un milliard de fraude aux prestations et un milliard de fraude aux cotisations.

          On voit là l’abus de langage, car la fraude aux prestations n’a rien à voir avec la fraude aux cotisations, qui relèvent d’employeurs qui ne déclarent pas leurs salariés ou de professions libérales qui abusent quant au remboursement de leurs actes (cela pourrait très bien être considéré comme une fraude fiscale). Il va de soi qu’il ne peut s’agir que d’estimations, mais je pense que la fraude aux cotisations est nettement supérieure à ce qui est détecté, alors que la fraude aux prestations détectée est assez proche du réel. Dans un document du gouvernement (economie.gouv), il est dit que sur cinq ans (2017-2022), la fraude au "travail informel" (non déclaré), détectée, s’élève à 8 milliards d’euros, celle constatée par les caisses de retraites à 200 millions, et celle des prestations sociales versées par les Caisses d’Allocations Familiales (CAF) à 2,8 milliards.

          Dans ce dernier cas, parler de fraude est abusif, car les stats incluent le plus souvent des trop-perçus qui n’incombent pas aux allocataires mais à des erreurs des caisses (on sait que des allocataires ont pu recevoir 4 lettres successives de la CAF donnant des montants différents d’une allocation due, c’est particulièrement vrai pour la prime d’activité). Par ailleurs, sont prises en compte non pas seulement de simples fraudes (comme une information non fournie sur la situation familiale) mais de véritables escroqueries qui émanent de gangsters ce qui n'a rien à voir avec ce que l'on entend habituellement par "fraude sociale".

          Quant au travail au noir, il est évident que la fraude réelle est bien supérieure. Il n’est pas certain que le gouvernement mette le paquet pour contrôler ce type de fraude ou l’évasion fiscale, alors qu’il met une pression permanente sur les organismes de protection sociale pour qu’ils fassent la chasse aux éventuels fraudeurs allocataires. Les CAF publient régulièrement dans la presse locale leur vigilance afin de satisfaire une option publique chauffée à blanc par les propagandistes stigmatisant les "assistés".

          Gabriel Attal prétend qu’il va renforcer les services de contrôles, alors même que certains observateurs considèrent que son annonce est destinée à dissimuler le fait que ces contrôles ont été réduits. A noter que les chiffres annoncés sur la fraude fiscale ne sont pas une nouveauté, ce montant a déjà été antérieurement atteint. Pour bien être dans l’air du temps malsain, il a précisé que des fraudeurs résidant à l’étranger ont été repérés. Il a aussi prononcé cette phrase qui signe l’intention de sa prestation publique : la fraude « c’est aussi un impôt caché sur les Français de classe moyenne, qui travaillent et respectent les règles ». C’est non seulement surfer sur cette escroquerie qu’est le thème des classes moyennes, mais c’est aussi viser quasiment explicitement les bénéficiaires de minima sociaux (ceux qui ne travaillent pas). C’est une fois de plus, à la tête de l’État, afficher un mépris souverain à l’encontre des plus démunis.

          Par ailleurs, le premier ministre s’est bien gardé de dire que les allocataires sont nombreux à ne pas percevoir les allocations auxquelles ils ont droit : cela s’appelle le "non-recours", soit sans doute plus de 5 Md€ par an, ce qui n’existe pas dans la fraude fiscale ni la fraude des employeurs et professions libérales (en clair, la fraude éventuelle commise par des allocataires est 5 à 10 fois inférieure au montant des prestations non versées et ainsi économisées chaque année par l'Etat). Enfin, il n’a pas précisé si l’État allait contrôler les entreprises, commerçants, restaurateurs, qui ont perçu des sommes exorbitantes lors des confinements liés au Covid. Ils étaient eux-mêmes estomaqués de percevoir des sommes d’un tel montant (certains commerçants ont perçu 10 000 euros par mois, sachant que par ailleurs les salaires des employés étaient pris en charge par le chômage partiel). Personne n’a déroulé alors le discours tenu habituellement à l’encontre des citoyens pauvres qui doivent faire appel à l’assistance pour survivre. 140 milliards ont ainsi été dépensés (sans compter les prêts aux entreprises), soit près de 14 années de RSA. Le bouclier énergétique a coûté 36 milliards soit trois années de RSA. En cinq ans, la dette publique a bondi de 800 milliards. A qui va-t-on faire croire que ce sont les citoyens qui perdent leur emploi ou qui n’en trouvent pas les coupables ? Comment peut-on laisser entendre que, s’il faut trouver dix milliards (Bruno Le Maire), c’est en s’en prenant aux éventuels auteurs de fraude sociale (Gabriel Attal) qu’on résoudra le problème ?

           France Info a interrogé ce 20 mars après-midi une sénatrice LR, Nathalie Goulet, qui a publié dans le passé un rapport sur la fraude sociale, où elle et sa collègue députée LREM (Carole Grandjean, qui fut ensuite ministre... mise en cause pour utilisation à des fins privées des moyens de son administration) s’appuyaient pour étayer leurs dires sur un ancien magistrat propagandiste dont on connait les affirmations farfelues sur les millions de cartes Vital en circulation. Aujourd’hui, Nathalie Goulet déroule la doxa de droite : le social coûte cher, 820 milliards de prestations sociales (mélangeant un peu tout car là-dedans il y a toutes les dépenses liées à la vieillesse, la santé, la famille, l’emploi, la pauvreté, le logement) car il faut foutre la trouille au pékin moyen qui va croire que ce chiffre énorme, qui est tout à l’honneur de la France, est le fric versé aux "glandeurs assistés". En femme de droite et même de droite dure, elle proclame sur la radio de service public qu’« il n’y a pas de fraude de riches et de fraude de pauvres », c’est tout dans le même sac, c’est une fraude aux finances publiques. Point barre.

          Elle ne reprend pas les délires que contenait son rapport mais elle l’invoque tout de même pour dire qu’elle connait bien le sujet et, encensant sans cesse Attal, elle lance un appel public pour qu’il la nomme... présidente de l’Office national de lutte contre la fraude que le premier ministre veut créer. Aucune pudeur ces gens-là. ( Yves Faucoup - chroniqueur social ) - source -

Ce sont hélas des discours frelatés ambiants martelés, jour après jour, par les droites ( RN, LR, RE, Modem, PS ) pendant que les patrons et leurs actionnaires se marrent en se goinfrant... Ne l'oubliez pas lors des élections, et vous avez perdu d'avance si vous ne votez pas...